antipathique

antipathique

antipathique [ ɑ̃tipatik ] adj.
• 1568; de antipathie
1Vx Antipathique à qqch. Sans affinité avec, contraire à. incompatible. « La position défensive est antipathique au caractère français » (Chateaubriand).
2(1835) Mod. Qui inspire de l'antipathie. déplaisant, désagréable. Un homme antipathique. « Cet “ennemi” ne lui est nullement antipathique » (A. Gide).
Par ext. (Choses) Ce genre de discours m'est antipathique.
⊗ CONTR. Compatible, convenable; sympathique.

antipathique adjectif Qui inspire de l'antipathie ; désagréable, déplaisant. ● antipathique (synonymes) adjectif Qui inspire de l' antipathie ; désagréable, déplaisant.
Synonymes :
- déplaisant
- désagréable
- détestable
Contraires :
- agréable

antipathique
adj. Qui suscite l'antipathie. Un individu prétentieux et des plus antipathique. Syn. déplaisant, désagréable. Ant. attirant, sympathique.

⇒ANTIPATHIQUE, adj.
I.— Vx, littér. Antipathique à (except. avec)
A.— Emploi adj.
1. [En parlant de pers.] Qui manifeste une opposition profonde à, est incompatible avec quelqu'un ou quelque chose. Ces deux personnes-là ont des humeurs antipathiques (Ac. 1835-1932).
a) [L'incompatibilité est entre pers. ou groupes de pers., ou entre un aspect de leur personnalité] :
1. L'Angleterre, par son tempérament antipathique et contraire au nôtre, nous a toujours subjugués.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1867, p. 324.
b) [L'incompatibilité est entre une pers. et une chose abstr., ou vice versa] :
2. [Murph rendit le jeune prince] sympathique à ce qui était bon et bien, antipathique à ce qui était méchant et mauvais.
SUE, Les Mystères de Paris, t. 2, 1842-43, p. 174.
3. La nécessité où j'étais placé, le vide que j'avais si bien fait de toutes les solutions antipathiques à ma nature, l'érudition écartée, les ressources rhétoriques différées, tout me mettait dans un état désespéré...
VALÉRY, Variété 1, 1924, p. 219.
2. [En parlant de choses : l'incompatibilité est entre choses ou qualités abstr.] Qui est en opposition avec.
a) Antipathique à :
4. ... de pareils sauts [mélodiques] étaient non seulement contraires aux règles du chant ecclésiastique, mais antipathiques à son système de mélodie ...
E. DE COUSSEMAKER, Hist. de l'harmonie au Moyen-Âge, 1852, p. 37.
b) Rare. Antipathique avec :
5. Je pense au moins que le principal mérite de cet ouvrage disparaîtrait si, au lieu de le lire, on l'entendait débiter par des acteurs. L'auteur extrêmement spirituel écrit et fait parler ses personnages pour être écoutés par des gens fort spirituels eux-mêmes. Ceci est antipathique avec l'art du théâtre où au contraire l'esprit doit être discret, caché même.
DELÉCLUZE, Journal, 1826, p. 323.
B.— Emploi subst., rare, gén. au plur. Personne ou chose incompatible, ou opposée.
1. [L'adj. subst. désigne une pers.]
a) Un antipathique à qqn :
6. Ce salon de la princesse, ça devient le salon de tous les antipathiques, de tous les hostiles à ma personne et à ma littérature.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1887, p. 641.
b) Un antipathique de qqn :
7. ... le contraire, l'opposé et, si j'ose dire, l'antipathique de M. Merguier était Herminier.
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 5, 1863-1869, p. 464.
2. [L'adj. subst. désigne un concept neutre abstr.] :
8. ... tu devrais te méfier de ceux qui — en petit — pensent comme toi. La recherche d'un tempérament contraire est le commencement de la sagesse. Il faut utiliser les antipathiques (dirait M. Teste).
VALÉRY, Correspondance [avec Gide], 1898, p. 321.
II.— Lang. cour. [Souvent suivi d'un compl. introduit par à désignant une pers.] Qui suscite de l'antipathie. Être antipathique (à qqn), (être) franchement, profondément -.
A.— [En parlant d'une pers. ou d'un trait de sa personnalité] Cet homme m'est antipathique (Ac. 1835-1932) :
9. Il est des natures antipathiques qui ressentent l'aversion qu'elles inspirent et qui ne peuvent jamais faire le bien, en eussent-elles envie, ...
G. SAND, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, p. 92.
B.— [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] :
10. Les appartements sympathiques ou antipathiques (...) riches ou pauvres, attirent, retiennent ou repoussent comme les êtres qui les habitent.
MAUPASSANT, Notre cœur, 1890, p. 305.
11. À des hommes de cette espèce, traditions et religions sont antipathiques par essence et même odieuses.
VALÉRY, Variété 2, 1929, p. 118.
Rare. [En parlant d'animaux] :
12. ... ces animaux [le lièvre et la lapine], généralement si antipathiques l'un à l'autre...
E. PERRIER, La Philos. zool. avant Darwin, 1884, p. 274.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1568 « contraire » (SUAU d'apr. R. Chauvelot ds La presse médicale, 26 août 1950, t. 8, p. 933); av. 1613 antipatique à « contraire, opposé à » (REGNIER, Œuv. posth., Complainte ds HUG. : La froide Sallamandre au chaud antipathique Met parmy le brasier sa froideur en pratique); 1835 « qui éveille, inspire de l'antipathie » (Ac.) où le mot est qualifié de fam., de même que ds LITTRÉ et Ac. 1878 et 1932.
Dér. de antipathie; suff. -ique.
STAT. — Fréq. abs. littér. :226. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 259, b) 650; XXe s. : a) 325, b) 195.
BBG. — BRUANT 1901. — NYSTEN 1814-20.

antipathique [ɑ̃tipatik] adj.
ÉTYM. 1568, au sens 2., « contraire »; antipatique à, déb. XVIIe; de antipathie.
1 (1835). Mod. (Personnes). Qui inspire de l'antipathie. || Être antipathique à qqn. || Cet homme m'est très antipathique, il m'inspire une sorte de répulsion.Absolt. || Un homme antipathique. Désagréable, détestable, déplaisant, odieux, repoussant, répugnant. || Un visage antipathique. Tête (à gifles, à claques), gueule (sale gueule).
1 Edmond a cinq fils sous les drapeaux, mais on voit bien tout de même que cet « ennemi » ne lui est nullement antipathique (…)
Gide, Journal, 28 oct. 1916.
2 (…) le regard de Jacques n'avait plus cette lourdeur brutale qu'elle trouvait si antipathique (…)
Martin du Gard, les Thibault, III, 6.
2.1 (…) ce grand type dégingandé que j'avais vu une fois avec elle (…) Assez antipathique au premier abord, mais après il a été très gentil… Il a quelque chose de direct, de franc.
N. Sarraute, le Planétarium, p. 112.
Par ext. (En parlant d'un animal). Qui suscite à son égard des sentiments d'aversion chez un autre animal. || Le chat est antipathique au chien.
2 (Choses). Qui déplaît. Désagréable, détestable. || Ce genre de distractions m'est antipathique. || Une affaire antipathique (sympathique est plus courant dans cet emploi).
3 L'action (quand elle n'est pas forcenée) me devient de plus en plus antipathique.
Flaubert, Correspondance, t. I, p. 335.
3.1 Enfin, vous m'avez dit vous-mêmes que mon affaire était antipathique, et que j'allais sûrement trinquer aux Assises (…) Pour ne pas y aller, il faudrait que le juge d'instruction me signe un non-lieu, et ça, avec le juge Labourdette, je peux toujours attendre.
J. Becker, José Giovanni, le Trou, 1960, in l'Avant-scène, no 13, p. 39.
Rare (construit avec avec). || « Ceci est antipathique avec l'art du théâtre » (Delécluze, Journal, in T. L. F.).
3 Vx ou littér. || Antipathique à qqch. : sans affinité avec…, contraire à… Opposé (à), incompatible (avec).
4 (…) la position défensive est antipathique au caractère français.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, p. 285.
5 Car c'est l'un des traits constants de toute mythologie petite bourgeoise, que cette impuissance à imaginer l'Autre. L'altérité est le concept le plus antipathique au « bon sens ».
R. Barthes, Mythologies, p. 44.
Personnes, caractères, humeurs antipathiques (entre elles), qui ne s'accordent pas.
4 N. (Au sens 1.). Rare. Personne, chose opposée (à une autre).
CONTR. Sympathique; agréable, aimable, attrayant, bienveillant, plaisant. — Compatible, concordant, convenable, harmonieux.
DÉR. Antipathiquement.

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • antipathique — ANTIPATHIQUE. adj. des 2 genr. Contraire, opposé. Ces deux personneslà ont des humeurs antipathiques …   Dictionnaire de l'Académie Française 1798

  • ANTIPATHIQUE — adj. des deux genres Qui provoque l’antipathie. Il se dit surtout au sens moral. Ces deux personnes là ont des humeurs antipathiques. Caractères, sentiments antipathiques. Fam., Cet homme m’est antipathique, J’ai de l’antipathie pour lui. Il… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • ANTIPATHIQUE — adj. des deux genres Contraire, opposé. Il se dit surtout au sens moral. Ces deux personnes là ont des humeurs antipathiques. Caractères, sentiments antipathiques. Fam., Cet homme m est antipathique, J ai de l antipathie, de l aversion pour lui …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • antipathique — (an ti pa ti k ) adj. Se dit des personnes et des choses qui se repoussent l une l autre. Caractères, sentiments antipathiques.    Familièrement. Cet homme m est antipathique ; j ai de l aversion pour lui …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • antipathique — adj. : k a on salo grwin <qui a une sale gueule> (Albanais) …   Dictionnaire Français-Savoyard

  • sympathique — [ sɛ̃patik ] adj. et n. m. • 1590 méd.; de sympathie I ♦ Vx ou spécialt 1 ♦ Vx Qui est en relation, en affinité avec (autre chose); qui sont liés par une affinité. « L intelligence et le cœur sont deux régions sympathiques et parallèles » (Hugo) …   Encyclopédie Universelle

  • déplaisant — déplaisant, ante [ deplɛzɑ̃, ɑ̃t ] adj. • 1190 aussi « mécontent »; de déplaire 1 ♦ Qui ne plaît pas. ⇒ désagréable; dégoûtant, répugnant. Un endroit très déplaisant. Personne déplaisante. ⇒ disgracieux; antipathique. « tu n es pas si vilaine [ …   Encyclopédie Universelle

  • SALÉ — La ville marocaine de Salé (Sl ) est située sur la côte atlantique, à l’embouchure de l’oued Bou Regreg, face à Rabat. Les origines de la ville sont mal connues et se situent sans doute au XIe siècle. Très active au XIIIe siècle, elle est alors… …   Encyclopédie Universelle

  • cordial — cordial, iale, iaux [ kɔrdjal, jo ] adj. et n. m. • 1314; lat. cordialis, de cor « cœur » 1 ♦ Vieilli ou littér. Qui stimule le fonctionnement du cœur. ⇒ remontant, stimulant, 1. tonique. « des sels dont la puissance cordiale me ranima un peu »… …   Encyclopédie Universelle

  • empeigne — [ ɑ̃pɛɲ ] n. f. • enpeigne XIIIe; de en et peigne, a. fr. piegne « métatarse », par anal. de forme ♦ Dessus d une chaussure, du cou de pied jusqu à la pointe. « Des souliers neufs, dont les empeignes le blessaient » (Sartre). ♢ Loc. fam. (1900)… …   Encyclopédie Universelle

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”